Quand la paix descend dans notre vie, le monde entier et ses événements ne sont rien de plus qu’un théâtre.

Je deviens un simple acteur.
L’histoire se déroule à l’extérieur et l’intérieur reste enveloppé d’un néant.

Ce n’est qu’après avoir atteint cet état que la libération de l’esclavage du monde peut survenir.
Je suis un esclave si je me laisse agiter par ce qui vient de l’extérieur.
Si n’importe qui peut affecter et altérer ma vie intérieure, alors je suis dépendant.

Si je me libère de l’extérieur, si je reste le même, quoi qu’il arrive au dehors, cela marque le commencement du soi et de la liberté.
Cette libération commence avec la réalisation du rien. Nous devons devenir un zéro. Nous devons faire l’expérience de la vacuité.
Que l’on marche ou que l’on dorme, que l’on s’asseye ou qu’on se lève, on doit savoir : je suis un vide et l’on doit s’en souvenir. En se rappelant sans cesse du vide, on devient vide.

Le vide remplit chacun de nos souffles. Quand la vacuité survient à l’intérieur, la simplicité survient à l’extérieur.
Cette vacuité même est le Divin. Quand j’ouvre les yeux, j’arrive dans le fini.
Quand je ferme les yeux, les portes de l’infini s’ouvrent. D’un côté on voit les objets et de l’autre, on voit celui qui
voit.

Mais combien de gens restent-ils à l’extérieur, même après avoir fermés les yeux ?
Il ne suffit pas de fermer les yeux pour qu’ils soient fermés. Les yeux sont fermés mais les images à l’extérieur continuent à se former. Les paupières sont closes mais les scènes extérieures défilent encore.
Ce n’est pas la fermeture des yeux. La fermeture des yeux signifie la vacuité, la liberté par rapport aux rêves et aux pensées.

Quand les pensées et les scènes disparaissent, les yeux sont fermés.
Ce qui se manifeste alors est la conscience éternelle. C’est la vacuité, c’est la conscience, c’est la félicité. Tout est dans le jeu des yeux.
Quand l’œil se transforme, tout est transformé. La majorité des gens sont fermés et privés de beauté, de la fraîcheur et de la nouveauté de la vie.

L’homme se transforme lui-même en prison. Il sent l’étouffement et la frustration de cet emprisonnement mais il est incapable d’en trouver la racine, la source première de l’ennui et de l’anxiété. Toute sa vie s’écoule ainsi. En démolissant les murs du mental, on arrive dans le ciel ouvert. Et ce ciel ouvert est la vie. Chacun peut atteindre cette libération et chacun doit l’atteindre. La seule lueur d’espoir c’est que tout le monde souffre et on ne peut supporter trop longtemps ce qui est douloureux. Seule la félicité peut être éternelle.

Aucun effort n’est nécessaire pour illuminer le centre. Dès que votre regard se pose là, tout est éclairé. Il nous faut seulement tourner notre regard vers l’intérieur et tout s’éclaire. Si notre regard ne se dirige pas sur l’autre, il s’ouvre sur le soi. S’il ne trouve pas de base à l’extérieur, il la trouve à l’intérieur où réside le soi.

La conscience basée sur le soi est samadhi, illumination. Le samahdi est la porte vers la liberté. On n’y trouve pas la réponse, mais ce sont toutes les questions qui tombent. Et la disparition de toutes les questions est la véritable réponse. Là où il n’y a pas de questions mais seulement la conscience, la pure conscience, il y a la réponse, la connaissance. Si l’on ne parvient pas à cette connaissance, la vie est un pur gaspillage.

Une histoire : un voyageur passa une nuit dans une auberge. A son arrivée, quelques autres voyageurs étaient en train de partir et d’autres d’arriver.
Les clients de cette auberge venaient et l’hôte était toujours là. Le corps-mental est une auberge : les passants que sont vos pensées, sentiments et désirs y font halte. Mais quelque chose qui est séparé d’eux est aussi là : l’hôte est aussi là. Mais qui est cet hôte, comment le connaître ? Quand le mental s’arrête, l’hôte se révèle. Il est pur, éternelle conscience vigilante. Il n’est jamais né, il ne meurt jamais. Il est simplement et cet être est la suprême félicité.

Réveillez la lumière qui est en vous et invoquez là. Faites l’expérience du Divin en vous. Eveillez-vous à votre propre vérité et vous découvrirez que l’obscurité n’est nulle part. Notre propre inconscience est l’obscurité, notre propre éveil devient lumière. La véritable paix n’apparaît que dans l’absence du mental.